Réouverture de la ligne Paris-Milan : 110 000 réservations après 19 mois de fermeture
La ligne ferroviaire Paris-Milan reprend du service après 19 mois d'interruption. SNCF et Trenitalia rétablissent leurs connexions avec des taux d'occupation atteignant déjà 70%. Découvrez les détails.

Introduction
La connexion ferroviaire internationale Paris-Milan a officiellement repris ses services le 31 mars 2025, marquant la fin d'une interruption prolongée de 19 mois. Cette fermeture avait été imposée suite à un important glissement de terrain survenu près de la vallée de la Maurienne en août 2023. La réouverture de cette artère ferroviaire stratégique entre la France et l'Italie représente une étape majeure pour la mobilité transfrontalière européenne et le développement du transport ferroviaire à grande vitesse sur le continent.
SNCF Voyageurs : premier opérateur à reprendre du service
Un redémarrage immédiat avec trois allers-retours quotidiens
SNCF Voyageurs a été le premier opérateur à relancer ses services sur l'axe Paris-Milan, avec une reprise effective dès le 31 mars. L'entreprise ferroviaire française propose désormais trois allers-retours quotidiens entre les deux métropoles européennes, restaurant ainsi une connexion internationale essentielle pour les voyageurs d'affaires et les touristes.
Pour assurer ces liaisons, SNCF Voyageurs déploie une flotte dédiée composée de six rames TGV Réseau PLT (Paris-Lyon-Turin). Ces trains à grande vitesse spécialement configurés pour les trajets internationaux garantissent confort et rapidité aux passagers effectuant ce parcours transfrontalier.
Un itinéraire desservant des villes stratégiques
L'itinéraire proposé par SNCF Voyageurs permet aux voyageurs de bénéficier d'arrêts dans plusieurs villes importantes le long du trajet. Les trains marquent ainsi des arrêts à Macon-Loché TGV et Chambéry côté français, puis à Modane à la frontière, avant de poursuivre vers Oulx, Turin Porta Susa et Milan Porta Garibaldi en Italie.
Cette desserte équilibrée offre une solution de transport efficace non seulement entre les deux grandes métropoles terminales, mais également pour les voyageurs souhaitant rejoindre des destinations intermédiaires, renforçant ainsi la connectivité régionale transfrontalière.
Un succès commercial immédiat
L'enthousiasme des voyageurs pour cette reprise ne s'est pas fait attendre. Selon Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, pas moins de 110 000 réservations ont déjà été enregistrées pour ces nouveaux services, atteignant un taux d'occupation impressionnant de 70%.
Ces chiffres témoignent non seulement de l'importance de cette ligne pour les déplacements transfrontaliers, mais aussi de la confiance retrouvée des voyageurs dans ce mode de transport, malgré la longue interruption de service.
Un engagement continu pendant la période de fermeture
Fait notable, SNCF Voyageurs s'est distingué comme l'unique opérateur à maintenir un service de substitution pendant toute la durée de la perturbation. L'entreprise a mis en place une liaison par autocar entre Saint-Michel-de-Maurienne et Oulx, assurant ainsi la continuité du service malgré les difficultés techniques.
Ce dispositif de substitution a rencontré un succès remarquable, transportant pas moins de 208 000 passagers entre janvier 2024 et mars 2025. Cet engagement démontre la volonté de SNCF Voyageurs de maintenir la connexion entre la France et l'Italie, même dans des circonstances difficiles.
Trenitalia : reprise stratégique avec les Frecciarossa
Une relance le 1er avril avec deux allers-retours quotidiens
Dans la foulée de son homologue français, l'opérateur italien Trenitalia a repris ses services sur la ligne Paris-Milan dès le 1er avril. Pour son retour, Trenitalia propose deux allers-retours quotidiens entre les deux métropoles, complétant ainsi l'offre de SNCF Voyageurs sur cet axe stratégique.
Pour assurer ces liaisons, Trenitalia mise sur son fleuron technologique : les rames Frecciarossa 1000 ETR400. Ces trains à grande vitesse de dernière génération, reconnus pour leur confort et leurs performances, constituent un atout majeur pour attirer les voyageurs sur cette ligne internationale.
Un parcours complémentaire à celui de la SNCF
L'itinéraire proposé par Trenitalia se distingue légèrement de celui de son concurrent français, avec des arrêts à Lyon-Part-Dieu (plutôt qu'à Macon-Loché), Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne, Modane, Oulx, Turin Porta Susa, avant de terminer à Milan Centrale (au lieu de Milan Porta Garibaldi).
Cette complémentarité des dessertes entre les deux opérateurs offre aux voyageurs davantage d'options et une meilleure couverture territoriale, renforçant l'attractivité globale de cette connexion ferroviaire internationale.
Un redémarrage porteur d'ambitions
Gianpiero Strisciuglio, PDG de Trenitalia, n'a pas caché son enthousiasme quant à cette reprise, qualifiant l'événement de "redémarrage important pour Trenitalia et pour l'ensemble du Groupe FS". Ses déclarations soulignent la dimension stratégique de cette ligne pour l'opérateur italien.
Le dirigeant a particulièrement mis en avant la portée internationale de cette connexion, qui "dépasse la frontière italienne et représente une opportunité pour les passagers de planifier leur voyage en train vers la France non seulement depuis Milan et Turin, mais aussi depuis d'autres villes et gares italiennes desservies par Trenitalia".
Un historique de succès prometteur pour l'avenir
Trenitalia aborde cette reprise avec "beaucoup de confiance et d'énergie", selon les mots de son PDG. Cette assurance s'appuie sur les performances antérieures de la ligne, qui avait transporté plus de 3 millions de passagers au cours des 18 premiers mois d'exploitation, avec des taux de satisfaction élevés.
Ces chiffres impressionnants laissent présager un avenir prometteur pour cette liaison, d'autant plus que la demande de mobilité durable et de connexions ferroviaires internationales ne cesse de croître en Europe.
Une reprise progressive de l'ensemble des services ferroviaires
Le retour graduel du fret et des services régionaux
Si les services de voyageurs à grande vitesse ont été les premiers à reprendre sur la ligne Paris-Milan, la restauration complète de l'activité ferroviaire suivra une approche progressive. Le trafic de fret et les services régionaux français sur cette route devraient reprendre graduellement dans les semaines à venir.
Cette stratégie de reprise échelonnée permet d'assurer une remise en service sécurisée et efficace de l'infrastructure, après les importants travaux de réparation qui ont été nécessaires suite au glissement de terrain.
L'importance du corridor ferroviaire pour le transport de marchandises
La réouverture complète de cette ligne revêt une importance particulière pour le transport de marchandises entre la France et l'Italie. Ce corridor constitue en effet un axe majeur pour le fret ferroviaire transalpin, offrant une alternative écologique au transport routier à travers les Alpes.
La reprise progressive du trafic de fret contribuera ainsi à réduire l'empreinte carbone des échanges commerciaux entre les deux pays, tout en soulageant les infrastructures routières souvent saturées dans cette région montagneuse.
Conclusion
La réouverture de la ligne ferroviaire Paris-Milan après 19 mois d'interruption représente bien plus qu'un simple retour à la normale : elle symbolise la résilience des infrastructures de transport européennes face aux défis naturels et la détermination des opérateurs ferroviaires à maintenir des connexions transfrontalières essentielles.
Les premiers indicateurs sont extrêmement encourageants, avec des taux de réservation élevés et un enthousiasme partagé par les dirigeants des deux principales compagnies ferroviaires. Cette reprise illustre également la complémentarité des services offerts par SNCF Voyageurs et Trenitalia, qui enrichissent ensemble l'offre de mobilité entre la France et l'Italie.
À mesure que le trafic de fret et les services régionaux reprendront progressivement, c'est l'ensemble de l'écosystème ferroviaire transalpin qui retrouvera sa pleine vitalité, contribuant ainsi aux objectifs européens de mobilité durable et de réduction des émissions de carbone dans le secteur des transports.