Le Maroc lance l'extension de sa ligne ferroviaire à grande vitesse vers Marrakech
Le roi Mohammed VI lance le chantier ferroviaire qui reliera Kenitra à Marrakech d'ici 2030, avec un investissement de plus de 5 milliards d'euros

Une nouvelle ère pour le transport ferroviaire marocain
Le jeudi 24 avril 2025, le roi Mohammed VI a officiellement lancé les travaux d'extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse du Maroc. Ce projet d'envergure vise à connecter Kenitra, située au nord-ouest du pays, à la ville emblématique de Marrakech, au centre du royaume. Cette extension majeure s'inscrit dans une vision de modernisation des infrastructures de transport du pays, avec un objectif clair : être pleinement opérationnelle pour la Coupe du Monde 2030, un événement mondial que le Maroc co-organisera avec l'Espagne et le Portugal.
La nouvelle infrastructure permettra de relier ces deux villes clés en seulement 2 heures et 40 minutes, offrant aux voyageurs un gain de temps considérable de plus de 2 heures par rapport aux solutions de transport actuelles. Ce bond en avant en matière de mobilité témoigne de l'ambition du Maroc de se doter d'un réseau de transport moderne et efficace.
Les caractéristiques techniques et financières du projet
L'extension de la ligne à grande vitesse représente un défi technique et financier considérable. Avec ses 430 kilomètres de voies nouvelles, ce tronçon nécessite un investissement colossal estimé à plus de 5 milliards d'euros, sans compter le coût du matériel roulant.
Pour équiper cette nouvelle ligne, le constructeur français Alstom a remporté un contrat de 781 millions d'euros, qui prévoit la fourniture de 18 trains à grande vitesse spécifiquement conçus pour ce projet. Ces rames de dernière génération permettront d'assurer un service fiable et confortable, répondant aux standards internationaux les plus élevés en matière de transport ferroviaire.
"Ce projet transformera radicalement la mobilité au Maroc, en rapprochant des centres économiques et touristiques majeurs du pays", affirme un responsable du projet. "Les bénéfices se feront sentir tant sur le plan économique que social, avec des opportunités accrues pour le développement régional."
Un réseau à grande vitesse en expansion
Cette extension vient compléter la première section de la ligne à grande vitesse marocaine, opérationnelle depuis 2018. Ce tronçon initial de 350 kilomètres relie déjà Tanger, au nord du pays, à Casablanca, la capitale économique située au nord-ouest. Le succès de cette première phase a démontré la pertinence et la viabilité du modèle de train à grande vitesse dans le contexte marocain.
Avec cette nouvelle extension, le réseau ferroviaire à grande vitesse du Maroc atteindra une longueur impressionnante de près de 800 kilomètres, créant ainsi une artère de transport majeure traversant les régions les plus dynamiques du pays. Cette infrastructure facilitera non seulement les déplacements des citoyens marocains, mais renforcera également l'attractivité touristique du pays en permettant aux visiteurs de parcourir rapidement de grandes distances entre les principales destinations.
Une coopération internationale fructueuse
Le projet d'extension de la ligne à grande vitesse témoigne de la solide coopération entre le Maroc et la France dans le domaine ferroviaire. Les discussions concernant ce contrat avaient été initiées lors de la visite du président français Emmanuel Macron en octobre 2024, soulignant l'importance stratégique de ce partenariat.
Laurent Saint-Martin, ministre délégué français au Commerce extérieur, a mis en avant ce projet comme un exemple significatif du transfert d'expertise entre la France et le Maroc. Cette collaboration s'inscrit dans une relation bilatérale de longue date, où la France a joué un rôle clé dans le développement des infrastructures de transport marocaines.
"Ce projet symbolise l'excellence de la coopération franco-marocaine et la confiance mutuelle qui caractérise nos relations", a déclaré le ministre lors d'une intervention récente. "Il permet non seulement un transfert de technologies avancées, mais renforce également les liens économiques entre nos deux pays."
Un programme global de modernisation des infrastructures
L'extension de la ligne à grande vitesse fait partie d'un programme plus vaste de modernisation des infrastructures ferroviaires piloté par l'Office National des Chemins de Fer du Maroc (ONCF). Ce programme ambitieux représente un investissement total de 9 milliards d'euros et comprend plusieurs volets complémentaires.
Outre la ligne à grande vitesse, le programme prévoit l'acquisition de 168 trains pour un montant de 2,75 milliards d'euros. Cette flotte modernisée et élargie permettra d'améliorer considérablement l'offre de transport ferroviaire à travers le pays. La diversification des fournisseurs témoigne de l'approche pragmatique adoptée par le Maroc : en plus d'Alstom, l'entreprise espagnole CAF fournira 30 trains intercités, tandis que le sud-coréen Hyundai Rotem livrera 110 trains de banlieue.
Le programme inclut également le développement des réseaux de transport métropolitain dans les grandes villes du pays, notamment Casablanca, Rabat et Marrakech. Ce volet représente un investissement d'environ 1,3 milliard d'euros et vise à améliorer la mobilité urbaine dans ces centres névralgiques.
Un catalyseur pour la Coupe du Monde 2030
La mise en service de la ligne à grande vitesse étendue est programmée pour coïncider avec la Coupe du Monde de football 2030, que le Maroc co-organisera avec l'Espagne et le Portugal. Cet événement sportif majeur constitue un puissant moteur pour le développement des infrastructures du pays.
Le Maroc a clairement affiché sa priorité : développer un réseau de transport moderne et efficace capable d'accueillir les flux massifs de visiteurs attendus pour cet événement planétaire. La ligne à grande vitesse jouera un rôle central dans cette stratégie, en permettant des déplacements rapides entre les principales villes du pays.
"La Coupe du Monde 2030 représente une opportunité unique pour le Maroc de montrer au monde entier sa capacité à réaliser des projets d'infrastructure de classe mondiale", explique un observateur du secteur. "Le train à grande vitesse sera sans doute l'une des vitrines technologiques les plus impressionnantes du pays."
Les retombées économiques et sociales attendues
Au-delà de l'aspect purement technique, l'extension de la ligne à grande vitesse devrait générer d'importantes retombées économiques et sociales pour le Maroc. En réduisant considérablement les temps de trajet entre les grands centres urbains, cette infrastructure favorisera les échanges commerciaux et stimulera le développement économique des régions desservies.
Le secteur touristique, pilier de l'économie marocaine, bénéficiera particulièrement de cette amélioration de la connectivité. Marrakech, destination touristique phare du pays, sera ainsi plus facilement accessible depuis les grandes villes du nord, ce qui pourrait entraîner une augmentation significative du nombre de visiteurs.
Sur le plan social, cette nouvelle ligne contribuera à réduire les disparités régionales en améliorant l'accessibilité des zones jusqu'alors relativement isolées. Elle créera également de nombreux emplois, tant durant la phase de construction que pendant l'exploitation de la ligne.
Conclusion : un projet emblématique du Maroc moderne
L'extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Kenitra et Marrakech illustre parfaitement l'ambition du Maroc de se positionner comme un leader régional en matière d'infrastructures de transport. Ce projet, qui combine expertise technique, coopération internationale et vision à long terme, témoigne de la détermination du royaume à poursuivre sa modernisation.
Avec une mise en service prévue pour la Coupe du Monde 2030, cette infrastructure de pointe constituera non seulement un outil essentiel pour le développement économique et social du pays, mais aussi une vitrine technologique impressionnante pour les millions de visiteurs attendus. Le train à grande vitesse marocain s'affirme ainsi comme l'un des symboles les plus visibles de l'émergence du Maroc sur la scène internationale.